• La famille du Père Noël

    1292532020.gif  

    Cette année le père Noël avait bien des soucis : son frère venait lui rendre visite. Et ça, c’était dur à vivre, et le pire c’était que sa belle mère venait aussi, à la même date. Comment arriver à concilier ces deux là et à préparer Noël en même temps ? Ils auraient pu choisir une autre période. Mais non, voilà, l’été ce n’est pas amusant : il fait jour tout le temps, et puis l’hiver c’est tellement vivant avec tous ces lutins qui s’agitent, ces cadeaux fabuleux créés par magie dans l’atelier, les rennes qui gambadent joyeusement et font des grâces et des clins d’yeux à tout le monde histoire d’avoir le droit d’aller faire un tour. Oui, mais … oui mais pour le père Noël, tout ça est une affaire sérieuse à ne pas prendre à la légère, le résultat de 364 jours de travail et de préparatifs. Et son frère, et sa belle-mère venaient au Pôle Nord, le même jour. Ils seraient là, dans le même pays, la même région, pire, peut-être même  dans la même pièce, dire que d’habitude tout le monde se débrouillait pour laisser entre eux, au moins deux continents de distance. Ah la la, le Père Noël se faisait du tracas. Mais personne n’y pouvait rien et le Pôle entier retenait sa respiration dans l’attente du Grand Bazar qui n’allait pas manquer de se produire.

     

    Les lutins étaient calmes, les rennes jetaient un œil en dehors de l’étable puis, prudents rentraient vite le museau, à l’abri. Les sapins tremblaient un peu et de la neige tombait par intermittence des aiguilles jusque sur le sol. C’était LE grand Jour. Belle-maman allait arriver, la magicienne des glaces, belle et givrée comme ces lueurs que l’on voit au travers de ces plumetis blancs sur les branches d’arbre les jours de grand froid. Et le Frangin, le frérot, le grand Perturbateur allait montrer son nez dans la foulée. C’était un joyeux luron, agréable convive qui provoquait éclats de rires et catastrophes à parts égales. Son rire fort résonnait comme un clairon. Mais la magicienne des Glaces imposait respect et silence, contre elle, les sons mouraient et se brisaient comme dans ces paysages de neige où les bruits sont étouffés et cotonneux. Pourtant Faunus s’en moquait  et riait toujours aussi fort quand elle était là, et cela agaçait énormément La Dame du Froid.

     

    Et voilà que son pont de glace se formait dans l’air immobile et bientôt touchait le sol. Fria glissait à sa surface comme un nuage dans le ciel, se posait sur la neige adressait un sourire blanc à tous ceux qui admiraient sa beauté et la dignité de son arrivée. Tout le monde la regardait, en silence avec amour et … peut-être un peu de peur. Mais à peine a-t-elle pu profiter de toute cette vénération que lutins, lutines, fadets et animaux lui témoignaient, qu’une immense cacophonie joyeuse rompit le charme. Aussitôt l’air se remplit de frénésie et de gambades, les lutins firent des cabrioles, les oiseaux pépiaient à se rompre la gorge, les fadets se mettaient à courir en tous sens et les rennes sortaient de leur étable se bousculant comme des fous afin de profiter de cette intense gaieté : Faunus était là.

     

    Venu des terres chaudes de Grèce, Faunus est le demi-frère du père Noël. Personne ne connait les mystères qui font de Faunus et Noël d’aussi proches parents, mais c’est ainsi. Ont-ils le même père ou la même mère ? Nul ne le sait et n’ose leur poser la question. Pourtant je ne crois pas qu’ils en feraient un secret s’ils savaient à quel point tout le monde s’interroge. Faunus, grand gaillard hirsute et rieur, arrivait porté par un vent du Sud qui s’essoufflant a fait demi tour après avoir déposé son passager.  Faunus est aussi sombre de peau et de cheveux que la Dame est transparente, aussi bruyant qu’elle est silencieuse, aussi tout ce que vous pouvez imaginer qu’elle est le contraire même de ce que vous avez imaginé. Et les spectateurs attendaient qui avec angoisse, qui avec amusement, ce qui allait se produire lorsque ces deux là se disputeraient.

     

    Noël et Mère Noël sortirent enfin de leur atelier, tout ce vacarme avait réussi à les tirer de leur travail. Rikke, grande et forte femme, semblable à une de ces guerrières vikings qui peuplèrent la terre il y a de cela 1000 ans et Père Noël tel un Odin vieillissant et bienveillant.  Elle se précipita sur sa mère si frêle et la serra fortement dans ses bras. La Dame sembla sourire un instant avant de reprendre son air impassible. Noël n’a pas eu le temps de faire un pas que déjà Faunus a couru l’enlacer, le soulevant du sol en hurlant «mon p’tit frère, comm’t’as grossi, ta bonne femme te fera exploser le manteau si elle continue à te nourrir» Pensez si la scène  a pu être du goût de la belle-mère. Bientôt, tout ce monde rentra dans la maisonnette de la famille Noël.

     

    Le temps d’installer Belle maman dans la chambre en haut de la toute petite tour et Faunus au rez-de-chaussée à côté du dortoir des lutins, et l’agitation se calma un peu. Puis bientôt vint la visite de l’Atelier. C’était quelque chose qui avait toujours fasciné les 2 invités, mais pas pour les mêmes raisons, on s’en doute bien. Elle admirait toutes les décorations, boules de verres délicatement soufflées, pendentifs semblables à des cristaux de neige, les étoles telles des fils d’argent, les poupées blanches et endormies. Lui s’extasiait bruyamment sur les jouets mécaniques, les clairons et les trompettes, tapait avec entrain sur les petits tambours. Fria lui jetait des regards de plus en plus courroucés, il s’en moquait, saisissait un klaxon de vélo et le faisait retentir aux oreilles de la Dame indignée. Père Noël hésitait entre un fou rire mal venu et un air de réprobation qui n’arrivait pas à être convaincant. Madame Noël, elle était en colère contre Faunus. Mais le moyen de le gronder quand, dès qu’elle ouvrait la bouche pour le réprimander il éclatait de rire, la prenait dans ses bras et la faisait valser au milieu des lutins hilares ?

     

    La visite de l’atelier terminée (à toute vitesse, car il ne restait plus beaucoup de temps au Père Noël pour faire ses derniers préparatifs)  ce fut la visite de l’étable. Les grands rennes étaient si adorables avec leurs yeux tendres et leurs museaux veloutés que tout le monde voulait les caresser. Et bien sûr ce fut lorsque les Noël commençaient à se détendre, se disant que le pire était passé lors de la visite de l’Atelier que la dispute redoutée arriva. Faunus lança :

    « Allez frangin attache tes bestioles que je fasse une balade »

    Fria, les lèvres pincées, ses yeux bleus d’eau virant au violet répliqua

    « Votre goujaterie n’aura même pas imaginé laisser une Dame parler en premier »

    « Alors fallait te décider ma belle, je vais pas attendre 107 ans que tu daignes nous dire si tu as ou non envie de faire une promenade »

    « Tout le monde ne va pas se précipiter au mépris de la bienséance pour exiger une faveur de ses hôtes ! »

    Et là, cela alla de mal en pis. Et cela dura, dura. Le Père Noël s’impatientait, c’est que voyez-vous, il avait du travail.  Madame était retourné à ses fourneaux grommelant que si les adultes voulaient se conduire comme des enfants, elle reviendrait quant ils seraient grands.

     

    À la fin Noël s’énerva, non mais il n’avait pas que cela à faire.

    « ça suffit, vous n’avez qu’à y aller ensemble, de toute façon vous n’aurez pas le temps de faire un tour tout les deux avant la période de repos des animaux »

    Il y eut comme un instant de flottement. Même Noël se demanda ce qui lui avait pris de dire cela, mais une fois dit, c’était dit. Et Faunus eut l’air de trouver cela terriblement amusant. Fria, beaucoup moins ! Excédé Faunus commença à atteler les rennes qui piaffaient d’impatience. Les animaux regardaient par-dessus leurs épaules afin de voir ce qui se passaient, l’on aurait qu’ils riaient Fria continuait à s’énerver et perdait de sa dignité à vue d’œil. Tant et si bien que Noël exaspéré fit une chose qu’il n’aurait jamais imaginé, il attrapa Fria par la taille, la souleva et l’assit dans le traîneau à côté de Faunus qui s’esclaffait à n’en plus pouvoir.

     

    Les rennes impatients de s’envoler prirent leur élan et zou, le traîneau décolla emportant un Faunus rigolard et une Fria furieuse. Noël revint vers sa maison, se frottant la barbe se demandant comment il allait expliquer ce qui venait de se passer à sa douce épouse.  Il la trouva assise, sur le petit perron riant tant et plus en regardant le traîneau :

    « Sais-tu cher mari, que depuis la mort de son mari, mon père, nul n’a osé poser la main sur ma mère ? Et  non seulement tu as fait cela mais tu l’as contrainte à agir contre sa volonté. Personne ne peut la faire plier, elle décide et régente son univers. Puisse cette expérience lui rappeler qu’elle n’est pas au dessus de tout et de tous. »

     

    Au dessus d’eux dans le ciel de nuit les rennes galopaient ivres de bonheur et de grand air, Faunus riait de plus en plus fort et Fria criait qu’elle voulait descendre. Ce qui devait arriver, finit par arriver. Folle de rage, elle s’empara des guides et tira sec sur l’attelage. Les rennes n’avaient pas l’habitude d’être traités ainsi, à ce moment là l’attelage passait à la verticale d’un petit lac que la magie de Noël maintenait libre de glace toute l’année. Ceci  afin de pourvoir au seul vice de notre cher bonhomme en rouge : le ski nautique. Bref, l’attelage pila, le traîneau passa cul par-dessus tête éjectant les deux passagers, ils s’envolèrent en une courbe gracieuse qui devait les mener droit dans le lac.

     

    Rikke poussa un cri perçant, Noël était déjà debout en train de courir vers le lac, tous les lutins se précipitaient, qui sur les échasses qu’ils étaient en train de fabriquer pour les petits enfants, qui dans les trains électriques, d’autres dans des luges prenant soudain vie, sur des chevaux de bois, à dos de poneys en peluche, ... ,  mais tout le monde sentait bien que ce serait trop tard.  La Dame malgré son caractère inflexible était si fragile. Alors on vit Faunus se tordre sur lui-même dans les airs, fournissant un effort désespéré, attrapant la Dame et l’enveloppa de ses bras  faisant en sorte que son corps heurte l’eau en premier, protégeant  Fria autant que possible. Il y eut un moment d’horreur lorsque les 2 corps s’engloutirent dans les eaux, mais d’un coup, on revit émerger la tête hirsute de Faunus, suivie de la chevelure d’opale de la Dame du Froid. Celle-ci créa une passerelle de glace sur laquelle les deux accidentés se hissèrent pour rejoindre la rive. Faunus ne riait plus, et Fria ne criait pas, à la grande surprise de tous les spectateurs.

     

    Faunus blotti au coin de la cheminée mit toute la soirée à se réchauffer. Les rennes penauds regardaient par la fenêtre si les choses s’arrangeaient. Rassurés mais pas bien fiers ils allèrent se réfugier dans l’étable jusqu’à ce que Noël aille les réconforter. « Allons donc, ce n’était pas leur faute, Fria avait exagéré, Faunus les avait conduits comme un fou, et lui-même Noël aurait pu prévoir le drame et ne pas coller ensemble ces deux énergumènes. » Quand il rentra dans la cuisine, il trouva Fria bien calme et rêveuse. Aïe ! ça n’augurait rien de bon ! Mais pourtant il n’y eut ni méchantes remarques, ni cris et le repas se passa en silence. Noël et Rikke se regardaient au dessus des bols de soupe, attendant que quelqu’un se décide à parler. Pourtant même Faunus se taisait, venu des pays chauds le bain dans l’eau glacée l’avait tellement frigorifié qu’il passait son temps à claquer des dents. Noël et Rikke disparurent s’occuper de l’Atelier tandis que Faunus et Fria rejoignaient leurs chambres repectives.

     

    Au Matin, le vent du Nord emporta Faunus vers le Sud et le pont de glace emmena Fria vers les nuées givrées. Noël poussa un gros soupir de soulagement. Mais Rikke secoua joyeusement la main vers sa mère, et se tournant vers Noël lui révéla avec un grand sourire :

    « Tu sais, je crois bien que l’an prochain nous les reverrons à nouveau arriver à la même date.

    « Que veux-tu dire ? » se désespéra Noël

    « Maman a demandé à quelle époque comptait revenir Faunus. »

    «  Pour l’éviter ? » osa espérer Noël

    «  Je ne crois pas. » Répondit-elle en riant.

     

    En rentrant vers l’Atelier Noël se demanda à qui il pourrait bien demander comme cadeau qu’on lui offre une famille plus facile à vivre.

     

    « le facteur vient de passerPot au feu à ma façon »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 02:31
    zibou

    c'est magnifique,

    vraiment tu as tous les talents,,, j'attends avec impatience l'année prochaine pour la suite,,, ça me tarde de connaitre la chute ,,, si je puis dire,,,, de l'histoire.

    j'adore tes histoires , d'un seul coup je retrouve mes cinq ans

    merci de me faire réver

    2
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 05:44
    Aline

    Merci...ca manquait...(givrée la belle mère alors?)Bisoussssssssssss et bon week-end..

    3
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 06:54
    Lolo

    whoua quelle histoire !!! bisous et bravo !!!

    4
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 07:26
    valroselou

    La conclusion aurait pu être: "et c'est depuis ce temps fort lointain, pour se souvenir à jamais de ce bain glacial et familial de Noël, que les gens du Nord ont inventé les saunas : chaud, très chaud devant la cheminée, froid, très froid dans la neige ou l'eau glacée... !!!!! bravo Careil et gros bisous froids-chauds !!

    5
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 07:31
    kiwi

    Ahhhh , il y avait longtemps ; j'adore tes belles histoires ; çà me fait rêver !

    Merci ma belle  :*)

    6
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 10:02
    Josiane

    Un sacré moment de plaisir avec cette lecture tlà j'arrête car écran kapout et trop fatigant!

    Bonne journée

    7
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:04
    Valie

    Un immense BRAVO, je viens de passer un bon moment..... et j'ai ainsi appris que même chez le Père Noël on ne choisit pas sa famille ! LOL !

    MERCI POUR CE BON MOMENT

    GROS BISOUS ENSOLEILLES

    8
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:25
    knifty-de-manue

    merci !!

    9
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:49
    careli

    j'ai 5 ans ... et plus !!!

    mais à peine plus !!

    10
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:50
    careli

    terribles ces familles !! pfffffffffff

    11
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:50
    careli

    un peu givrée vuoi !!! mdrrr

    12
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:51
    careli

    enfin là ils ont inversé, mais bon, y a de l'idée, mdrrrrrrrrrrrrr

    bonne journée à toi

    13
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:52
    careli

    demande au Père Noël un nouvel écran !!!

    bonne journée à toi, bises

    14
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:52
    careli

    trèèèèèèès rafraîchissante

    bonne journée, bises

    15
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:52
    careli

    ben j'écris de moins en moins, et quand je commence il y a toujours quelque chose qui m'empêche de terminer. Et ensuite rerprendre le fil ... j'aime pas trop

    16
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:55
    careli

    de rien, bonne journée à toi

    17
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 11:55
    careli

    béh non, on choisit ses amis, et c'est tout !

    18
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 13:02
    sylvie2841

    bravo! bravo! brao!!!!

    19
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 13:16
    careli

    merci merci merci !! mdrrrr

    20
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 13:16
    careli

    trop de choses empêchent d'écrire !

    toujours quelque chose, mais bon, on va espérer que ça se calme ...

    bonne journée, bises

    21
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 14:40
    Babette

    Une bien jolie histoire pour nous parler de la difficulté des relations au sein d'une famille !!.........

    J'adore les histoires de Noël !!!!!! hi hi hi !!!

    Gros bisous ma belle !!!

    22
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 16:28
    careli

    famille eun tout petit peu spéciale dans ce cas !! mdrrrrrrrrr

    bises et binne journée à toi

    23
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 17:12
    ginette

    très joli ton texte, merci et bisous

    24
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 17:32
    careli

    merci c'est gentil, bonne soirée à toi, bises

    25
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 18:52
    destinations-ailleur

    une histoire que je ne connaissais pas, merci. Bisous.

    26
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 19:42
    careli

    ben ... normal, c'est moi qui les écris !!! mdrrrrrrrrrrr

    bonne soirée, bises

    27
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 21:33
    gateuxrigolo

    joli conte bisous

    28
    Vendredi 23 Novembre 2012 à 21:44
    careli

    merci, bonne soirée, bises

    29
    Lundi 26 Novembre 2012 à 11:14
    careli

    merci c'est gentil

    30
    Samedi 8 Décembre 2012 à 19:10
    corentine

    j'ai adoré cette lecture, écris ma belle, écris ! - biz et kenavo

    31
    Samedi 8 Décembre 2012 à 23:30
    careli

    c'est gentil, j'écris quand le temps et l'envie le permettent

    bonne soirée, bises

    32
    chtite
    Lundi 22 Avril 2013 à 10:16
    chtite

    très beau texte

    33
    59juju
    Lundi 22 Avril 2013 à 10:16
    59juju

    J'attendais depuis uin bon moment ton envie d'écrire et le déclic de ton imagination...

    Je ne suis jamais déçue,

    bravo, bravo ma belle, un grand plaisir cette lecture et à lire aux enfants...

    gros bisous

    34
    bribri34500
    Lundi 22 Avril 2013 à 10:16
    bribri34500

    En voilà une histoire ! Une belle histoire "rafraichissante"...

    Merci à toi de nous l'avoir racontéeBises

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :